Sangalkam, 25 oct (APS) - Les premières semences de pré-base de la "ferme semencière intelligente" en construction à Sangalkam (30 km de Dakar), devraient être disponibles entre janvier et février, a annoncé Amadou Diokhané, l’entrepreneur en charge de cette infrastructure prévue pour être livrée fin novembre.
"On pense que ces travaux vont se terminer à la fin du mois de novembre et on espère qu’on pourra avoir les premiers pré-bases entre janvier-février", a-t-il dit mercredi à une délégation de la 10e mission conjointe d’appui Banque mondiale/ Etat du Sénégal à la mise en œuvre du Programme de productivité agricole en Afrique de l’ouest (PPAAO/WAAPP).
Selon l’entrepreneur, ce type de ferme est destiné à être répliqué à travers "tout le pays et dans la sous-région".
Construite sur 20 ha dont 17 irrigués, la ferme semencière de Sangalkam, "la première ferme intelligente du Sénégal", selon M. Diokhané, devrait notamment permettre de contrôler "tous les acquis du système d’irrigation" et l’ingestion des fertilisants.
Il est également de cette ferme des "données statistiques fiables" en termes de rendements, en rapport avec "l’ingestion de tel engrais par rapport à telle plante", a indiqué Amadou Diokhané.
Financée à hauteur de 200 millions de francs CFA par la Banque mondiale et le Programme de productivité agricole en Afrique de l’Ouest, cette ferme "a été conçue par des jeunes Sénégalais qui vont apprendre à installer et faire tout le travail de conception et d’installation", selon Amadou Diokhané.
A terme, elle va abriter un magasin de stockage, un poste de gardiennage, une aire de séchage, un forage pour l’irrigation et un bassin d’une capacité de 3300m3 d’eau, en face de la station de pompage qui la prémunirait d’éventuelles pénuries d’eau.
"Nous allons mettre des semences horticoles dans le maraîchage, des semences arboricoles et des semences légumineuses. On aura une agriculture qui ne sera plus basée sur la pluie, mais sur la précision et l’intelligence", a noté M. Diokhané.
Deux système d’arrosage sont également prévus, qui fonctionneront "par aspersion selon la plante qui sera plantée et une autre par le goutte-à-goutte", a-t-il renseigné.
Cinq autres fermes de ce genre sont en train d’être construites à Dahra, à l’Ecole nationale supérieure d’agriculture (ENSA) de Thiès, à Sinthiou Malème (Tambacounda), à Bambey et à Roff (Pointe Sarène), dans le cadre du Programme de productivité agricole en Afrique de l’Ouest, a révélé Massaer Nguer, responsable technique des fermes semencières de l’Institut de recherche agricole du Sénégal (ISRA).
Il précise que chacune des fermes en question comprend une aire de séchage, une serre pour la sélection, la création variétale et des parcelles de culture, etc.
"Ces fermes vont permettre de résoudre pour de bon les problèmes de semences au Sénégal et à l’ISRA d’atteindre ses objectifs et de les dépasser", a-t-il souligné, rappelant que l’institut "fait des pré-bases de génération 0 à génération 3’’, étape à partir de laquelle "elles deviennent des bases qui seront données à des multiplicateurs qui vont les céder aux paysans".
SK/BK