Si on peut se réjouir des acquis déjà engrangés dans la production de semences
de pré-base et de base dans les stations de recherches agricoles, il n’en
demeure pas moins que la question de la certification reste encore le maillon
faible de la chaîne. Ce constat effectué par les chercheurs lors de la tournée du
Waapp et de la Banque mondiale a été largement partagé par les acteurs
impliqués dans la reconstitution du capital semencier. A Mbane, par exemple,
le président de la Coopérative des producteurs de semences d’arachide du
fleuve, Samba Wade, n’arrive toujours pas à comprendre le fait que les
producteurs n’arrivent pas à mettre la main sur la totalité des graines produites
dans les stations de recherche. Il déplore les faibles quantités mises à leur
disposition durant chaque campagne. Pour cette campagne hivernale, sur une
demande de plus d’une vingtaine de tonnes de semences de niveau pré-base
exprimée auprès de l’Isra, seules 7 tonnes ont été remises aux multiplicateurs
de Mbane. Ils estiment que le gap constitue un préjudice pour nombre de
producteurs de semences dans la zone. En outre, au-delà du retard que cela
entraîne dans la mise en place des emblavures, le déficit de semences
sélectionnées reste aussi un handicap majeur au décaissement des fonds mis à
la disposition des opérateurs par le Ppaao/Waapp. Pour inverser cette
tendance, des techniciens estiment qu’il faut désormais miser sur des
opérateurs agréés afin de mieux contrôler le processus et assurer dans la
même veine plus de traçabilité des pré-base et base qui sortent des stations de
recherche. Cet avis que partage le Dr Mamadou Lô, chercheur à l’Isra, pourrait
contribuer à mieux accompagner les organisations faitières spécialisées dans la
production de semences.