
« Le rapport d’achèvement de la première phase du PPAAO a montré que ces agriculteurs ont pu améliorer leur productivité de 30 % en moyenne et leur revenue de 34 %. La période de soudure, le temps entre deux récoltes, a été également raccourcie, ce qui est déjà un impact significatif », explique Abdoulaye Touré, responsable du projet PPAAO à la Banque mondiale.
Grâce au projet, le Mali renforce ses systèmes semenciers ainsi que ses systèmes de recherche et de transfert de technologies afin d’appuyer de manière globale la mise en œuvre du Programme national d’investissement agricole et de renforcer la résilience des populations agricoles et pastorales. Le Mali bénéficie également de ces technologies et approches novatrices développées dans les autres pays bénéficiaires du PPAAO, grâce à l’intégration et aux échanges sous régionaux qui constituent l’un des points forts du programme.
L’une de ces approches innovantes est l’introduction de nouvelles variétés de tomates d’hivernage. Selon Ibrahima Diakité, président de la Commission régionale des utilisateurs des résultats de la recherche agricole au Mali, « ces nouvelles variétés nous ont permis de maintenir notre rendement de production durant l’hivernage, alors que sur les marchés la tomate se raréfie et se vend à un prix très élevé ». La possibilité de produire toute l’année constitue ainsi un véritable avantage pour les agriculteurs maliens.
Les producteurs profitent également de formations, de voyages d’études, d’échanges d’expériences entres acteurs de l’espace CEDEAO, de la fourniture de prototypes de matériels lors de voyages d’échanges ainsi que du renforcement de leurs capacités techniques.
Démarré avec une phase pilote dans 3 pays (Mali, Sénégal et Ghana), le PPAAO est aujourd’hui mis en œuvre dans 13 des 15 pays de la Communauté des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Etant donné que la première phase du projet au Mali s’est achevée de manière satisfaisante, la Banque mondiale a approuvé le financement d’une deuxième phase qui s’élève à 60 millions de dollars.
L'objectif du financement additionnel du PPAAO est de mettre à l’échelle la production, la diffusion et l'adoption de technologies améliorées dans les domaines des produits agricoles prioritaires des pays participants. Pour le Mali en particulier, cette deuxième phase aidera à restaurer les capacités de production des populations du nord du Mali à travers des subventions ciblées, qui permettront de doter les populations affectées par la crise de kits d’intrants, de noyaux d’élevage, de motopompes et de plants de palmiers dattiers et de jujubiers greffés.
Approuvée par le Conseil d’administration de la Banque mondiale en juin 2013, cette nouvelle phase n’a pas pu être lancée avant le 11 juillet 2014, compte tenu de la situation politico-institutionnelle que le pays a connu et ses effets.
« Au regard de ces résultats obtenus grâce à l’engagement des chercheurs, des vulgarisateurs et des producteurs et productrices agricoles, je suis convaincu que la diffusion à grande échelle de ces technologies permettra à notre agriculture d’atteindre les 6 % de croissance souhaités », s’est réjoui le Premier ministre du Mali, Moussa Mara, à l’occasion du lancement de la deuxième phase du programme à Bamako.
Le PPAAO coordonné par le CORAF/WECARD constitue un programme majeur dans la stratégie d’appui de la Banque mondiale au Mali et dans sa stratégie d’appui à l’intégration régionale en Afrique de l’Ouest. De plus, « Il est parfaitement ancré au Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD) et à la politique agricole de la CEDEAO », explique le Directeur des opérations de la Banque mondiale pour le Mali, Paul Noumba Um.