Le Mali dispose d’un fort potentiel de production de banane le long de ses cours d’eau. Les principaux bassins de production sont : Sikasso et Yanfolila dans la région de Sikasso, Kati et Kangaba dans les régions de Koulikoro et Kayes. La production de banane dessert est estimée à plus de 67 000 tonnes avec un rendement moyen ne dépassant pas 25 tonnes à l’hectare.

La Grande Naine est la principale variété de banane cultivée au Mali. Elle s’adapte aux conditions climatiques des zones de production et les producteurs utilisent les capacités de la plante à se multiplier au champ par voie végétative pour obtenir le matériel végétal, c’est-à-dire les rejets, nécessaire à la création de nouvelles plantations.

Cependant, cette pratique ne garantit pas la qualité agronomique du matériel végétal, ce qui pourrait expliquer en partie les baisses de rendement qui sont de l’ordre de 20 à 40 % ces cinq dernières années. Elle ne permet pas non plus de mettre à disposition la quantité de matériel végétal nécessaire aux replantations et aux extensions. Cette situation constitue un sérieux handicap pour le développement de la culture de banane.

C’est pour surmonter ces contraintes que le PPAAO-Mali a entrepris de promouvoir la technique de production de plants sains par fragmentation de tiges (PIF). La technologie est générée par le Centre national de spécialisation - Banane plantain basée en Côte d'Ivoire et diffusé dans certains pays bénéficiaires du PPAAO dont le Mali afin de revaloriser le potentiel alimentaire de la sous-région.

A ce jour, quarante (40) exploitants issus de tous les bassins de production de la banane (Kayes, Koulikoro et Sikasso), des agents de la recherche agricole et des services d’encadrement technique ont été formés.

La technologie PIF se trouve être une véritable alternative à la culture in vitro, plus couteuse et peu accessible aux petits producteurs. Le coût de production d'un plant de bananier par la technique PIF est très bas en comparaison aux vitroplants, Cette technique nécessite un investissement relativement faible par rapport à la culture in vitro pouvant être estimé entre 100.000 et 400.000 FCFA.

Aussi, la construction d'une unité pilote de production horticole PIF peut facilement être réalisée par le producteurs en utilisant les matériaux locaux auxquels il a facilement accès et à des coûts dérisoires. Plus encore, la multiplication est faite en plantation, et les plants sevrés sont immédiatement plantés.

La technologie PIF permet également la production en masse et hors du champ du matériel sain en 03-04 mois et en toute période de l'année. Par exemple, une superficie de 200 m2 peut produire entre 30 000 et 100 000 plants par an.

La prolifération des rejets de la technique PIF peut être effectuée sous des conditions particulières créées in vitro de deux manières différentes soit en se régénérant une plantule à partir d'un fragment de tige ou en  provoquant des proliférations à partir desquelles vont se développer de nombreux semis pour former une bananeraie. Il est possible de produire des centaines de plants à partir d'un rejet.

 

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