Les plantations des producteurs de noix de cajou à Savè au Bénin enregistrent une augmentation des rendements agricoles et des revenus lorsque les producteurs adoptent de meilleures pratiques de plantation et suivent les conseils des chercheurs agricoles.
Généralement, les rendements agricoles dans les plantations de cajou sont faibles au Bénin. Ils sont situés entre 300 et 600 kg par hectare. Les experts attribuent ces contreperformances aux mauvaises pratiques agricoles dans les plantations d’anacardiers.
En adoptant de nouvelles méthodes de fertilisation des plantations, la productivité de ces dernières augmente.
L’INRAB, l’Institut National de Recherche Agronomique du Bénin, le principal institut de recherche agricole du pays a mené des tests de fertilisation sur les plantations de noix de cajou dans les zones rurales de 2015 à 2017. Les résultats montrent que lorsque les engrais minéraux NPK sont appliqués aux anacardiers, leur productivité augmente.
En plus de la bonne tenue des arbres, avec un feuillage plus vert foncé, les plantations de cajou fertilisées enregistrent une augmentation significative de la quantité de noix produites. La bonne tenue du feuillage est un signe de la bonne santé des anacardiers font remarquer les chercheurs.
Le cas de M. Hyppolite Kotchadan
Des tests de fertilisation des anacardiers ont été réalisés sur 0,40 ha appartenant à Hyppolite Kotchadan. En 2017, ce producteur a récolté 420 kg de noix de cajou. Cela représente le double de la quantité récoltée dans la même surface avant le début de l’essai de fertilisation en 2015. Cette quantité récoltée correspond à un rendement de 1050 kg/ha. M. Kotchadan affirme que les noix de cajou récoltées sur sa parcelle fertilisée représentent environ le quart de la quantité totale récoltée sur sa plantation de 5 ha.
La superficie fertilisée occupe moins d’un dixième de la superficie totale de la plantation. En 2017, M. Kotchadan a vendu 1700 kg de noix de cajou pour une valeur globale de 1 358 000 millions de FCFA, soit environ 2700 dollars US.
Grâce aux profits de sa récolte, il a pu acheter une moto qui lui permet désormais de se déplacer plus facilement.
Encouragé par les résultats obtenus, M. Kotchadan réalise désormais des économies et prévoit de fertiliser les autres parties de sa plantation.
Dans le cadre de la mise en œuvre du Programme de productivité agricole en Afrique de l’Ouest PPAAO, un projet visant à améliorer la création d’emplois et augmenter les revenus des acteurs de la chaîne de valeur du cajou a été mis en œuvre au Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Ghana et Sénégal.
Plus de 4420 producteurs, transformateurs et étudiants ont été soutenus par ce projet. La filière de la noix de cajou se développe de plus en plus et devient une source de revenus considérables pour la plupart des économies de certains pays d’Afrique de l’Ouest. Trois pays de la région (Côte d’Ivoire, Guinée-Bissau et Bénin) figurent parmi les cinq premiers exportateurs mondiaux de noix de cajou brutes.