Sénégal 04 octobre 2016 /
L’accroissement de la productivité agricole doit passer par une meilleure implication des femmes. C’est le postulat de base de l’atelier tenu dans la région de Kaolack par le Programme de productivité agricole en Afrique de l’Ouest (PPAAO/WAAPP). Suivant une approche genre, le PPAAO/WAAPP entend stimuler la présence féminine dans la production agricole. Adama Keita, Spécialiste en semences du projet, justifie cette approche. «Nous avons constaté que dans des pays comme le Sénégal, la présence des femmes et des jeunes était très faible dans les filières semencières alors que ces deux composantes de la population ont un rôle prépondérant dans la production céréalière surtout»
Donc, à la suite d’une première formation sur le concept genre, elles avaient émis l’idée d’une formation sur les techniques de production semencière ». L’atelier de Kaolack qui regroupe une vingtaine d’opératrices va leur fournir des outils qui leur permettront d’améliorer leurs capacités dans la production et la commercialisation des semences.
L’ingénieur agronome chargé de la formation, Fodé Sarr a, de son coté, indiqué que "les femmes participantes bénéficieront d’abord d’une formation en législation semencière, base du système certification". ’’Elles recevront aussi des connaissances sur les relations entre les différents acteurs et sur les règles et normes de production. Bref sur tous les aspects techniques indispensables à une bonne conduite de la production semencière", ajoute M. Sarr.
« Aujourd’hui les hommes sont pratiquement les seuls présents dans la distribution de semences certifiées, un créneau porteur qui va davantage s’ouvrir aux femmes qui investissent à la fois la production et la commercialisation des semences qui ne sont plus l’apanage de personne », soutient Fatoumata Bintou Mbengue, responsable d’une coopérative de femmes actives dans la transformation des produits agricoles et participant à l’atelier. Ces productrices et opératrices de marché se sont, pendant trois jours, confrontées aux techniques de mise en place de semences certifiées pour des spéculations comme le riz, le maïs et le niébé en vue d’accroître la productivité. « Il est généralement admis que la qualité de la semence participe pour 25% et 40% à l’augmentation de la productivité pour des spéculations comme le riz au Sénégal, où l’objectif déclaré des pouvoirs publics est de 1,6 million de tonnes de paddy pour couvrir les besoins nationaux. L’implication des femmes nous semble essentielle pour l’atteinte de cet objectif », a assuré le spécialiste semences du PPAAOWAAPP. Signalons qu’à terme, cette formation devait déboucher sur la mise en place de structures semencières propres aux femmes pour les espèces céréalières précitées. Le projet qui vise à terme près de 700 000 bénéficiaires au Sénégal pour toutes les technologies agricoles s’est fixé un objectif de 40% de femmes dans ce nombre.