Niger 15 février 2018 /

En Afrique de l’Ouest, la chèvre rouge de Maradi et la pintade sont en train d’améliorer la vie des agriculteurs familiaux, de stimuler les économies locales et de rendre une meilleure nutrition plus accessible. Ces espèces indigènes de bétail conviennent bien à l’Afrique de l’Ouest du fait d’une vaste diversité génétique qui les rend plus adaptables à un climat changeant. Grâce à l’aide du Conseil ouest et centre africain pour la recherche et le développement agricoles (CORAF), ces espèces sont en train de devenir plus faciles et plus rentables à élever.

On trouve la chèvre rouge de Maradi dans le centre du Niger. Elle occupe une place importante dans l’économie des ménages ruraux pour son lait et ses peaux. Sa portée typique est de deux à trois chevreaux qui atteignent l’âge de la reproduction entre six et sept mois, et ont deux portées par an. Chaque femelle peut produire 0,6 litre de lait par jour durant les trois à quatre mois qui suivent chaque portée. Son lait est riche en vitamine A et est connu pour sauver les orphelins de mère dans le Niger rural. Sa viande est une bonne source de protéines et ses peaux sont utilisées dans la confection d’articles de luxe en cuir de renommée internationale.

Maradi en Côte d’Ivoire, au Burkina Faso et au Mali

Le Centre Secondaire d’Elevage Caprins du Niger a été créé en 1963 pour conserver, améliorer et diffuser la chèvre rouge, et pour former les agriculteurs aux techniques adaptatives d’élevage. Grâce à ce programme de reproduction, la chèvre rouge est maintenant présente dans plusieurs parties du Niger. Le Programme de productivité agricole en Afrique de l’Ouest (PPAAO), mené dans le cadre du CORAF, a assuré une large distribution de chèvres rouges en Côte d’Ivoire, au Burkina Faso et au Mali pour améliorer les économies locales et fournir une nutrition supplémentaire.

La pintade crée des emplois au Ghana

Un programme du PPAAO est en train de développer une industrie de reproduction de la pintade au Ghana pour créer des emplois dans les zones rurales. Les méthodes et techniques d’incubation, comme la surveillance de la pintade pour la protéger des oiseaux prédateurs, ont augmenté le taux de productivité de plus de 500 pour cent. Les kits de démarrage du programme incluent un appui financier, un incubateur, un groupe électrogène, 500 œufs, un vermifuge, du fourrage et des vaccins. Les participants reçoivent aussi régulièrement la visite de formateurs agricoles qui les aident à prendre soin de la volaille. Actuellement, plus de 50.000 personnes bénéficient du programme.

« Auparavant, nous ne pouvions pas produire plus de 100 pintades par année. Maintenant, nos pertes sont vraiment réduites. Rien que pour cette année, nous avons obtenu 800 pintades, ce qui nous a permis d’embaucher des jeunes pour nous aider”, déclare Adamu, un éleveur de pintades à Garu Tempane. “Grâce aux revenus obtenus de cette activité, j’ai pu payer les frais d’université de mes enfants sans faire de prêts ».

Selon l’Institut international de recherche sur l’élevage (ILRI), jusqu’à 80 pour cent du produit intérieur brut (PIB) agricole des pays en développement proviennent de l’élevage  alors que 600 millions de personnes rurales dépendent de l’élevage pour se nourrir et nourrir leurs familles. Les agriculteurs élèvent souvent des espèces indigènes et gèrent leurs troupeaux pour maintenir la diversité et soutenir les moyens d’existence des communautés.

« Face aux changements climatiques et autres défis pour la sécurité alimentaire, il est vital de maintenir les caractéristiques résilientes des espèces qui sont bien adaptées aux terrains difficiles, aux milieux hostiles, et avec peu d’eau et de nourriture », déclare le Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture, José Graziano da Silva, « et beaucoup d’espèces ont des caractéristiques utiles qui permettent de protéger les paysages et les habitats fauniques ».

Cet article a été publié à l’origine sur Foodtank

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