Côte d’Ivoire 25 janvier 2018 /
La chenille légionnaire détruit les cultures, y compris le maïs, un aliment de base apprécié par des millions de personnes dans les deux régions. Entre 20 et 30 pour cent des pertes de récoltes sont déjà signalées en Afrique à la suite de la chenille légionnaire.
La chenille légionnaire a été confirmée au Bénin, au Burkina Faso, au Cameroun, au Cap-Vert, en République centrafricaine, en Côte d’Ivoire, en République démocratique du Congo, au Ghana, en Guinée, en Guinée Bissau, au Libéria, au Niger, au Sénégal, en Sierra Leone et au Togo en Janvier 2018.
Il reste à confirmer au Tchad, en République du Congo, en Guinée équatoriale, au Gabon et au Mali.
« Cette situation critique nécessite une action immédiate et urgente, mais sa propagation continue pourrait renverser des décennies de progrès en faveur de la sécurité alimentaire et nutritionnelle des peuples de l’Afrique de l’Ouest et du Centre », a déclaré le Dr Abdou Tenkouano, Directeur exécutif du CORAF, la plus grande organisation de recherche en Afrique de l’Ouest et du Centre.
Le Centre International pour l’Agriculture et les Biosciences (CABI) dit que cette chenille « pourrait causer des pertes de maïs coûtant jusqu’à 6,1 milliards de dollars par an à 12 pays africains à moins que des méthodes de contrôle ne soient mises en place de toute urgence ».
Lors d’un rassemblement international des acteurs de l’alimentation au Sahel et en Afrique de l’Ouest tenu à Cotonou, au Bénin, en décembre 2017, des représentants de gouvernements et d’organisations internationales se sont joints au CORAF pour demander un système de réponse rapide en période de crise alimentaire.
« L’émergence de la chenille légionnaire suggère simplement que nos systèmes alimentaires ne peuvent pas être complètement protégés contre les ravageurs ou autres catastrophes naturelles, ce qui explique pourquoi des arrangements durables capables de répondre avec rapidité sont nécessaires ».
Le CORAF travaille actuellement sous l’égide de la Communauté économique de l’Afrique de l’Ouest, le premier bloc politique et économique de la région à concevoir une réponse appropriée.
Le plan est de mettre en place une stratégie régionale avec des plans précis pour lutter contre la chenille légionnaire et limiter ses dégâts aux agriculteurs et aux communautés.
Dangers posés par la chenille légionnaire
Selon le CABI, la chenille légionnaire pourrait entraîner des pertes de rendement de maïs de l’ordre de 8,3 à 20,6 millions de tonnes par an, en l’absence de toute méthode de contrôle, dans seulement 12 pays africains producteurs de maïs.
Cela représente une marge de 21 à 53 pour cent de la production annuelle moyenne de maïs sur une période de trois ans dans ces pays.
La chenille légionnaire devrait se propager dans les habitats appropriés de l’Afrique subsaharienne continentale au cours des prochaines saisons de culture.
L’Afrique du Nord et Madagascar sont également à risque.
Actions recommandées
CABI recommande la sensibilisation aux symptômes de la chenille légionnaires, la détection précoce et le contrôle, ainsi que la création et la communication d’une liste de pesticides et de biopesticides recommandés et réglementés pour lutter contre les ravageurs.
« Le travail doit également commencer pour évaluer quelles variétés de cultures peuvent résister ou tolérer la chenille légionnaire. À plus long terme, les politiques nationales devraient promouvoir des options de contrôle à moindre risque grâce à des subventions à court terme et à une évaluation et un enregistrement rapides des biopesticides et des produits de lutte biologique.