Sénégal 01 février 2018 /

Le Programme de Productivité Agricole en Afrique de l’Ouest (PPAAO) a contribué substantiellement à la résolution des défis les plus critiques dans le domaine de la recherche agricole en Afrique de l’Ouest, a conclu un nouveau rapport de l’Institut international de recherche sur les politiques alimentaires (IFPRI).

« Le programme a beaucoup investi dans la construction et la réhabilitation des infrastructures de recherche et la fourniture d’équipements de laboratoire pour les produits prioritaires définis au préalable. A ce titre, il a consolidé la position des pays ouest-africains pour mener une recherche prioritaire de haute qualité au cours des prochaines années. »

Selon le rapport, en finançant la formation en troisième cycle de plus de 1000 jeunes scientifiques à travers l’Afrique de l’Ouest, le PPAAO a contribué « à compenser les importantes pertes en ressources humaines dues au départ en retraite de chercheurs qualifiés. 30% des jeunes qui ont bénéficié des formations financées par le PPAAO étaient des femmes.

Dans le cadre du PPAAO, neuf centres nationaux de spécialisation (CNS) axés sur les produits prioritaires de la région ont été créés. Deux de ces centres ont, depuis, rempli tous les critères techniques pour devenir des centres régionaux d’excellence (CRE).  

« A travers la création de centres nationaux de spécialisation, la coordination de la recherche sous-régionale et de nouveaux mécanismes de financement, le PPAA0 a promu la collaboration, entre les pays, dans le domaine de la recherche, la réduction de la duplication des efforts de recherche et l’amélioration de la circulation des technologies pertinentes à travers la région ».

Le rapport recommande, pour le maintien de l’approche de régionalisation, d’identifier les priorités de recherche régionales et de les affecter aux pays appropriés. Le rôle de coordination du CORAF est central dans ce modèle.

« Les gouvernements nationaux doivent aussi décider de la manière de répartir leur fonds de recherche entre les priorités nationales et régionales », a ajouté le rapport.

"Cultures orphelines"

Le rapport affirme, cependant, qu’en dépit des résultats impressionnants du PPAAO, quelques importantes priorités de recherche ont été négligées.

"Les ignames, par exemple, occupent une place économique très importante dans les zones tropicales de l’Afrique de l’Ouest, mais le PPAAO ne s’est pas intéressé à la question de la création d’un centre régional d’excellence dans le domaine de la recherche sur l’igname. On peut en dire de même pour les niébés dans le Sahel”.

« Les agriculteurs qui cultivent ces cultures ont besoin de nouvelles variétés à haut rendement résilientes à la sécheresse, aux inondations ou aux températures extrêmes et moins vulnérables aux nuisibles et aux maladies ».

« Il est, par conséquent, essentiel que la recherche sur ces cultures orphelines, qui font aussi l’objet de moins d’efforts de recherche de la part des centres du GCRAI que le riz, le mais et le blé, par exemple, ne soit pas ignorée ». 

Des progrès encore nécessaires dans l’adoption des technologies

« Des efforts doivent encore être fournis pour la mise à l’échelle de l’adoption des technologies améliorées pour satisfaire les besoins alimentaires et nutritionnels de la population, et stimuler le développement économique et la réduction de la pauvreté à travers l’Afrique de l’Ouest. »

Les acteurs du PPAAO sont actuellement en train de réfléchir à un programme plus ambitieux visant la promotion massive de l’adoption des technologies existantes pour transformer l’industrie agricole en Afrique de l’Ouest et du Centre.

"Le Programme de transformation de l'agriculture en Afrique de l'Ouest proposé vise à relever ces défis en mettant à l’échelle l’adoption des technologies intelligentes face au climat pour améliorer durablement la productivité, réduire les pertes post-récolte, augmenter la création de valeur ajoutée, promouvoir un environnement politique favorable, renforcer  le marché régional et créer des emplois pour les jeunes. »

Le PPAAO est une initiative de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO). Il est financé par la Banque mondiale et coordonné techniquement par le CORAF.

Ce rapport a été rédigé par Gert-Jan Stads et Nienke Beintema qui travaillent, tous les deux, pour le programme Indicateurs relatifs aux sciences et technologies agricoles, une initiative de l’IFPRI.   

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