CORAF 08 mai 2016 /
Mettre au profit de l'agriculture ouest africaine des outils et connaissances de la recherche scientifique pour renforcer la résilience des agriculteurs face au changement climatique, c’est l’ambition du fonds de solidarité prioritaire (FSP) AGRICORA, un programme du ministère français des Affaires étrangères et du Développement international confié à l'Institut de recherche pour le développement (IRD).
Lancé le 03 Mai 2016, à Dakar (Sénégal) et ce pour une période 3 ans, AGRICORA ambitionne de permettre aux acteurs de la chaîne de valeur agricole de s’approprier de nouvelles connaissances et outils pour une meilleure prise en compte des risques climatiques dans la gestion des systèmes de production, dans une démarche d’apprentissage mutuel et d’échanges d’informations.
«Les agriculteurs vivent sans cesse dans l’incertitude avec ce risque qui va vraisemblablement s’amplifier dans le futur», explique Benjamin SULTAN, directeur de recherche à l’IRD et coordinateur scientifique du programme. Et pour ce faire, « Renverser la tendance est plus qu’une urgence, c’est une question de survie », renchérit Yannick LE ROUX, du ministère français des Affaires étrangères et du Développement international.
Bénéficiant d’un financement total d’un peu plus d’un (01) million d’Euros, AGRICORA est mis en œuvre au travers de projets de recherche et de valorisation des connaissances dans le monde rural, portant sur trois priorités thématiques : services climatiques pour l’agriculture, intensification écologique, ressources en eau pour l’agriculture. Les projets, qui impliquent des chercheurs du Nord et du Sud, des professionnels du monde agricole et des ONG, sont sélectionnés lors d’appels à projets.
Au total, trois projets ont été sélectionnés dans le cadre du programme AGRICORA et leur mise en œuvre devra permettre à l’Agriculture ouest africaine de faire face aux aléas climatiques. Le premier projet est dénommé Application des prévisions climatiques et pratiques agricoles dans la traduction des événements pluviométriques extrême du 21ème siècle en zones inondables (Apte-21). Il vise entre autres à traduire la forte variabilité pluviométrique intra-saisonnière en option de culture intensive. ‘’Les événements extrêmes tels que les pluies intenses et les pauses pluviométriques seront exploités pour développer le potentiel intensif de l’exploitation familiale et minimiser l’impact négatif des risques climatiques’’, souligne le docteur Seyni SALACK, chef du projet.
Le second projet qui bénéficiera d’un appui du programme se nomme Gestion écologique de la fertilité des sols dans les agrosystèmes de polyculture élevage pour une agriculture intelligente face au climat; il est développé par Sano MOUSSA, agronome chercheur. Le troisième projet intitulé Gestion des nouveaux risques et des opportunités des terres inondables pour l'agriculture africaine intelligente face au climat (GENERIA) est porté par le docteur Boubacar BARRY sera déroulé au Sénégal et au Burkina et va mettre l’accent sur la gestion des nouveaux risques et des opportunités des terres inondables pour l’agriculture africaine.