CORAF 28 mars 2019 /
Deux des partenaires de la recherche et développement agricole en Afrique de l’Ouest sont en train d’étudier les possibilités de renforcer leur collaboration afin de résoudre les défis les plus complexes du Sahel.
Lors d’une réunion à Dakar, au Sénégal, le 8 mars 2019, les hauts responsables du nouveau bureau sous-régional de la FAO pour l’Afrique de l’Ouest (FAO) et du Conseil ouest-africain pour la recherche et le développement agricole (CORAF) ont conclu que les problèmes de la dégradation des terres, des sécheresses et de la migration peuvent être résolus grâce à la recherche et l’innovation.
Le Sahel qui abrite des millions de personnes en Afrique de l’Ouest et du Centre a été historiquement affecté par des sécheresses, la dégradation des sols et, récemment, par la migration massive des jeunes hors du continent. Pour la FAO et le CORAF, il est possible de non seulement renverser ces tendances, mais aussi d’utiliser la science, la technologie et les innovations pour changer la trajectoire de développement du Sahel et améliorer les moyens d’existence de sa population.
“Le Sahel n’est pas une malédiction”, ont déclaré Dr. Gouantoueu Robert Guei, le Coordonnateur du Bureau sous-régional de la FAO pour l’Afrique de l’Ouest, ainsi que le représentant de la FAO au Sénégal.
“Nous pouvons restaurer le Sahel. Si ceci a été fait ailleurs, pourquoi pas au Sahel ? », a demandé le représentant de la FAO.
“Je ne suis pas d’accord qu’il n’y a pas suffisamment d’eau au Sahel. L’eau y est non seulement suffisante, mais nous pouvons aussi exploiter les innovations pour changer la situation” , a expliqué Dr. Guei.
“Nous pouvons pratiquer l’agriculture de manière différente dans le Sahel. Mais, ceci dépend d’un changement de paradigme pour se tourner vers l’agriculture écologique.”
Renforcement de la collaboration
Le CORAF a pour mandat de coordonner les activités de recherche de politique agricole (ECOWAP) de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Dans son discours lors de l’événement, le Directeur Exécutif du CORAF a identifié la mise en œuvre de l’ECOWAP comme l’un des domaines prioritaires de collaboration potentielle entre les deux organisations.
Des travaux sont en cours pour développer une stratégie sur les intrants agricoles pour l’Afrique de l’Ouest. Lors de la réunion de vendredi, les deux organisations se sont accordées sur le fait que les intrants agricoles pourraient être un domaine potentiel de partenariat. Les deux parties ont aussi convenu qu’en plus des engrais, des pesticides et de la mécanisation, l’eau pourrait être considérée comme un intrant déterminant pour la durabilité de l’agriculture et d’autres secteurs.
Pour terminer, le CORAF a proposé la prévision et l’anticipation comme un domaine important de collaboration. La FAO a une grande expérience dans l’identification des menaces potentielles pour les systèmes alimentaires dans les pays et communautés du monde entier et, notamment, en Afrique de l’Ouest. Dr. Tenkouano est d’avis que la FAO pourrait apporter son expérience pour faire avancer la sécurité alimentaire et nutritionnelle dans la région.
Le responsable du bureau de la FAO pour l’Afrique de l’Ouest a salué l’idée de travailler en collaboration.
“Il y a plus de chances de sécuriser de nouveaux financements quand nous travaillons ensemble”, a déclaré Dr. Guei.
Lors de la réunion organisée dans le cadre de la Journée internationale de la femme, les deux organisations se sont engagées à placer les femmes au centre de leurs actions.
“Le genre est l’une de nos principales priorités. Nous devons nous assurer que les questions de genre sont prises en compte dans tous les projets », a déclaré le représentant de la FAO.