La recherche-développement en Afrique de l’Ouest était dans une situation et une perspective sombres en 2008. Plusieurs analyses à l’époque, avaient conclu que la majorité des chercheurs titulaires de doctorat qui opéraient en Afrique de l’Ouest allaient partir à la retraite d’ici à 2025, ce qui allait créer un handicap majeur dans la recherche de solutions innovantes pour faire face aux défis criants et émergents auxquels est confronté l’agriculture ouest africaine.

Face à la menace croissante du changement climatiqueles variations de températures, la dégradation des sols, la croissance démographiqueles disparités entre les sexesle sous emplois des jeunes etc, les pays d’Afrique de l’Ouest ont pris l’engagement d’investir dans la formation d’une nouvelle génération de chercheurs agricoles pour assurer la relève.  Grâce à un prêt de la Banque mondiale et au soutien du CORAF (Conseil Ouest et Centre africain pour la Recherche et le Développement Agricoles), environ 13 pays de la région participant au Programme de productivité agricole en Afrique de l’Ouest (PPAAO) ont financé des études supérieures de jeunes chercheurs agricoles.

Dans l’ensemble  1000 jeunes chercheurs, dont environ 30 % de femmes ont bénéficié de bourses pour poursuive leurs études de master et de doctorat dans des domaines prioritaires au développement de leur pays. A titre d’exemple, la Faculté d’Agriculture et de Foresterie de l’Université d’Ibadan au Nigeria a accueilli des étudiants du Mali, de la Guinée, du Niger, du Bénin etc, ceci dans le but de renforcer ausi la coopération régionale par le biais de la recherche agricole. Certains boursiers ont pu même poursuivre leurs études de troisième cycle en Europe sanctionnées par un doctorat. 

Une dizaine d’année plus tard, plusieurs études indépendantes ont conclu que le programme d’octroi de bourses du PPAAO a apporté une contribution substantielle au renforcement de la capacité de la recherche-développement en Afrique de l’Ouest.

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Que sont-ils devenus ?

Après la fin de leurs études ponctuées par des diplômes, nous avons voulu enquêter pour connaître le sort des bénéficiaires de ce programme de bourses du PPAAO.

Que sont-ils devenus? Dans quels domaines exercent-ils ?  Contribuent-ils à la recherche et au développement agricole ?

Pour relever avec succès les défis auxquels l’agriculture ouest africaine fait face, il faut des scientifiques hors pair qui puissent développer des technologies «cool» telles que des capteurs, des tracteurs autonomes et d’autres outils numériques pour aider à transformer le secteur.

Comme les gouvernements ne peuvent pas offrir un emploi à  tous les jeunes qui en cherchent, est-ce que ces jeunes talents ont la capacité de se lancer dans l’agro-industrie?

En bref, ce programme de bourses  a t-il généré une nouvelle génération de biologistes, de chimistes, d’ingénieurs et de scientifiques capables de développer de nouvelles technologies passionnantes, de meilleures semences et de trouver de nouvelles façons de protéger les cultures contre les mauvaises herbes, les ravageurs et les maladies?

L’équipe de communication du CORAF a traversé quelques pays de la région bénéficiaires de ce programme à la rencontre de la nouvelle génération de chercheurs agricoles. Et voici ce que nous savons d’eux. 

Le cas du Mali

Au total, 120 étudiants ont bénéficié des bourses du PPAAO du Mali. 70 pour les masters et 50 pour les doctorats. Les domaines d’études s’étendaient de la pisciculture à la vulgarisation agricole. De l’hydraulique agricole à l’économie agricole.  D’autres domaines d’études sont les suivants: la communications pour le développement, le suivi et à l’évaluation, l’anthropologie, l’environnement, la technologie alimentaire, la pédologie, pastoralisme (législation), la biotechnologie, la génétique du riz, la microbiologie, la parasitologie, la toxicologie, la gestion des ressources naturelles, etc.

À l’exception de quelques-uns, la plupart des candidats parrainés ont terminé leurs études et sont rentrés chez eux dans le cadre d’engagements signés avec le gouvernement du Mali.

Comme nous l’avons constaté, à l’exception de quelques-uns qui ont repris leur travail dans leurs postes précédents ou qui ont décroché un emploi dans des organisations nationales et internationales locales, la plupart des diplômés n’ont pas encore d’emploi.

Dans la vidéo suivante, ils parlent de leurs expériences et des leçons potentielles à tirer pour des interventions futures similaires.

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